Le Come Back

Et voilà, nous sommes quasiment fin Juillet. Le mariage est passé. Je me sens comme le Fou après la réalisation de sa dernière prophétie: complètement déstabilisée, dans un futur jamais entrevu, où j’avance à l’aveugle.

Le mariage a été super à tous les niveaux, à part que j’ai le sentiment de ne pas avoir pu vraiment profiter de l’instant. J’ai eu un gros coup de blues pendant la soirée elle-même (pendant tout le cocktail et le début du repas) et je n’ai rien pu avaler de la soirée à mon grand désespoir. Moi qui me faisais une joie de déguster ce bon repas gastronomique et soigneusement choisi. Je redoute de voir les photos du photographe car j’ai peur de m’y trouver crispée avec un sourire figé de façade. Mais tout le monde me dit que ça ne s’est pas du tout remarqué, et les photos de la famille semblent appuyer cet avis car mon malaise ne se voit pas, c’est vrai. Mes moments préférés ont été mon arrivée dans l’église au bras de mon papa, la cérémonie religieuse elle-même avec l’assurance rassurante du prêtre…et la soirée dansante, après l’ouverture du bal, où j’ai enfin connu le soulagement de savoir qu’on n’attendait plus rien de moi. ENFIN.

Malgré ces quelques bémols, qui ne sont dus à qu’à ma tension et ma fatigue, je dois reconnaitre que j’ai toutes les raisons du monde d’être satisfaite. Tous les prestataires ont été à la hauteur de leur mission: le groupe musical du cocktail, le traiteur, les babysitters, le DJ (j’attends les photos du photographe), et tout le monde a été ravi de cette fête, repas et soirée.

Je dois bien avouer que j’ai eu un gros blues post-mariage, de tristesse de voir que c’était déjà fini, de regret de ne pas avoir pu mieux exprimer mon amour et ma reconnaissance à toutes les personnes présentes.

Il faut dire aussi que dès le lendemain du mariage j’ai eu un petit accident qui m’a achevée. Mon mari tout neuf et distrait, avec 3h de sommeil dans les pattes, a oublié le frein à main de la voiture et m’a roulé sur le pied. Légère fracture du gros orteil gauche et ongle arraché qu’on a du me remettre en place aux urgences, avec points du suture, sous une anesthésie locale très approximative. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant l’intervention, de douleur, d’épuisement, de pression qui retombait. C’était pendant la finale de la Coupe du Monde. Mon éternelle reconnaissance à l’infirmière Christelle qui me tenait la main et me faisait rire entre deux crises de larmes, pendant que le docteur me charcutait l’orteil.

Depuis je suis immobilisée chez moi, et je surmonte ma déprime post-mariage grâce à la lecture. J’ai fini Meijo, de Stefan Platteau – c’était génial, chronique à venir (dès que je me rappellerai comment on fait!) – et je viens de dévorer en 8 jours l’intégrale Deuxième Époque 2 de l’Assassin Royal. C’était la lecture qu’il me fallait, mon histoire doudou.

Et maintenant que faire de ma vie?

Plus de mariage à organiser, plus de vacances non plus vu mon handicap actuel. Même d’éventuels week-ends à la mer où à la montagne sont exclus. Quoi alors?

Reprendre le travail? Comment? Alors que je ne peux pas poser le pied au sol et que je prends 3 bus matin et soir pour aller et revenir du travail.

Attendre que mon ongle d’orteil repousse pour qu’on puisse m’enlever mes points (autant dire pas avant des semaines!! 😦 ). 

Retrouver le blog et les réseaux sociaux, ma PAL toujours énorme. Dans mon état je n’ai que ça à faire, mais je me sens vide. Le book hangover de l’Assassin Royal n’y est peut-être pas pour rien non plus. Chaque jour où je passe devant la housse de ma robe me pince le coeur de savoir que je ne la porterai plus jamais.

The show must go on. La vie continue. Il faut juste que j’accepte que c’était bien, que c’était même parfait ou presque, et que c’est fini et c’est comme ça. Je compte sur ma PAL pour me réconforter. Et mes parents et mes amis aussi. On s’habitue vite à être bien entouré!