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Défi du Chéri #3 – Spin, de Robert Charles Wilson

Autant le choix que vient de faire mon chéri pour le mois de septembre m’emballe très moyennement (je vous en reparlerai) autant le livre que j’ai du lire en août était une bonne lecture et je suis contente de pouvoir enfin dire « je l’ai lu! ».

Il s’agit d’un livre de SF plus ou moins considéré comme culte par beaucoup: Spin, de Robert Charles Wilson, publié en France pour la première fois en 2007.

Je l’ai trouvé d’occasion il y a déjà 2 ans (si ce n’est plus!) et j’avais été doublement attirée: 1) par le bandeau des prix reçus par le roman à savoir  le prix Hugo en 2007 et le Grand prix de l’Imaginaire (catégorie Roman étranger) en 2008, et 2) par le résumé, que je vous partage tout de suite:

Une nuit d’octobre, Tyler Dupree, douze ans, et ses deux meilleurs amis, Jason et Diane Lawton, quatorze ans, assistent à la disparition soudaine des étoiles. Bientôt, l’humanité s’aperçoit que la Terre est entourée d’une barrière à l’extérieur de laquelle le temps s’écoule des millions de fois plus vite. La lune a disparu, le soleil est un simulacre, les satellites artificiels sont retombés sur terre. Mais le plus grave, c’est qu’à la vitesse à laquelle vieillit désormais le véritable soleil, l’humanité n’a plus que quelques décennies à vivre…
     Qui a emprisonné la terre derrière le Bouclier d’Octobre ?
     Et s’il s’agit d’extraterrestres, pourquoi ont-ils agi ainsi ?

J’ai donc sauté sur l’affaire, d’autant que j’ai du payer le livre grand format 1€. Donc même si je n’étais pas sûre du livre, même si je ne m’étais pas renseignée au préalable, je ne risquais au pire que d’avoir perdu 1€ ^^’

Et il se trouve que c’est mon chéri qui l’a sorti de mes étagères en premier. Le côté avenir de l’humanité, un thème cher à son coeur, avait éveillé sa curiosité plus fortement que la mienne. Et il a donc lu le livre… avec plaisir, ce qui est d’autant plus étonnant quand on sait, comme moi, à quel point mon homme est difficile en matière de lectures. Très peu de livres obtiennent son approbation. En tout cas très peu des livres qui m’intéressent moi d’habitude. (Il est très condescendant avec le genre fantasy par exemple, mon genre de prédilection, mais ceci est un autre débat). Je disais donc que j’ai eu la bonne surprise de l’entendre émettre des commentaires très positifs pendant sa lecture, du style « il est très bien ce bouquin », « c’est vraiment pas mal en fait » – de vrais éloges quoi.

Ça a titillé ma curiosité – un livre de MA PAL qui plaît au chéri, ça c’est quelque chose! – mais j’ai pourtant mis du temps à me lancer moi-même… et il aura fallu le Défi du Chéri (mon nouveau challenge mensuel) pour me « forcer » à l’ouvrir enfin! (C’était fin Juillet pour le challenge d’Août).

Tout ça pour en venir ENFIN à mon opinion sur le bouquin. « Pas trop tôt! » diront certains.

J’ai aimé cette lecture que j’ai trouvé intéressante et stimulante intellectuellement parlant. En effet, je me suis souvent dit que c’était une lecture intelligente, parfois un peu trop pour moi même. Mais c’est sans doute parce que le côté scientifique de l’histoire est très présent, et moi et la science…hum. Cela dit ce roman évoque de manière très concrète et réaliste des thèmes tels que la survie de l’humanité, l’évolution de l’univers, l’existence d’intelligences supérieures, de vies évoluées ailleurs que sur Terre, dont on ne soupçonne même pas l’existence. L’auteur aborde même un peu la religion et le rôle qu’elle peut/pourrait jouer dans la vie d’un individu lambda au moment de se préparer à l’apocalypse. Nous ne sommes pas dans une dystopie mais dans une fiction de fin de monde qui est présentée de telle manière qu’on a l’impression que les choses pourraient vraiment se passer ainsi. De même que l’auteur n’a pas peur de ses idées et les développent vraiment, les pousse jusqu’à la mise en abîme de la mise en abîme, jusqu’au fond des choses. Je comprends pourquoi mon homme a aimé ce livre – lui qui trouve toujours mes lectures simplistes voire superficielles (juste au dessus des lectures pour enfants, mais tout juste).

Il est vrai que, pour toutes les raisons que je viens de lister, Spin est un roman exigeant, qui demande de la concentration mais aussi une capacité de projection, une faculté de comprendre dans le même temps l’infiniment petit et l’infiniment grand. Bien qu’étant très loin d’avoir les connaissances d’un(e) scientifique – qui d’ailleurs apprécierait ce livre sans doute bien plus que moi – cet écart et cette co-existence de l’infiniment grand et l’infiniment petit m’ont toujours fascinée. De la même façon que, parfois, rien qu’en regardant le ciel étoilé, on se rend compte à quel point « tout ça », tout ce qui nous entoure est immensément grand, bien plus grand que ce que notre petit cerveau limité peut imaginer…et qu’on réalise à quel point nous somme bien moins qu’un grain de poussière dans l’univers, moins que rien, au point d’en avoir momentanément le vertige et de douter que cela puisse être vrai.

Spin réussit à reproduire ce même vertige, un vertige à la fois excitant, fascinant et terrifiant. On réalise avec ce roman que tant de choses restent encore à faire, à découvrir sur la vie de manière générale, pas sur nos petites vies personnelles mais sur la Vie (avec V majuscule), des choses qu’on aura peut-être jamais le temps de découvrir.

En bref, même si je ne lirai pas tous les jours ce type de roman, Spin est un roman que je conseille à tout le monde, même les moins scientifiques comme moi. Sa lecture provoque une vraie prise de conscience qui donne le sentiment d’être plus lucide qu’avant. Pour conclure cette chronique, je ne trouve pas de meilleurs mots que ceux de Patrick Imbert (qui qu’il soit) trouvés ici: « De ce beau roman qui hante le lecteur longtemps après, on retiendra ce vague sentiment de tristesse un peu fataliste quand l’inéluctable disparition de ce qu’on aime devient réalité », la résignation de n’être presque rien, un rien destiné à disparaître dans un infini d’étoiles et de vide, et en même temps cette fierté étrange d’avoir pu en faire partie, ne serait-ce qu’un fragment de seconde.

NB: je ne sais pas si je la lirai un jour (pour une raison que je ne dirai pas pour ne pas spoiler) mais Spin comporte une suite, pour ceux que ça intéresse, un tome 2 et 3, Axis et Vortex. À bon entendeur 😉

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